Eckart Tolle, compte-rendu d’ouvrage Le pouvoir du moment présent

Eckart Tolle, compte-rendu d’ouvrage Le pouvoir du moment présent

Je vous propose aujourd’hui un article de blog assez différent des précédents. Durant cette période étrange de pandémie, j’ai continué à accompagner des lycéens et étudiants en coaching, et nombre d’entre eux ont malheureusement été touchés à divers degrés par des passages anxieux ou dépressifs déclenchés par le contexte sanitaire extrême. J’ai été formée en gestion du stress, mais cette année j’ai ressenti le besoin de poursuivre quelque peu cette formation par des lectures sur les ressources psychologiques. C’est à ce titre que je me suis intéressé à l’expérience de Tolle, et je vous propose ici non pas un compte-rendu exhaustif de son ouvrage, mais un texte sur les points qui ont retenu mon attention et qui sont au nombre de deux : les pensées parasites et l’attitude de pleine présence au monde, qui rejoint la notion de pleine conscience qui a connu dernièrement à juste titre un regain d’intérêt.

I. Que sont les pensées parasites ?

Les pensées parasites constituent le point de départ du livre de Tolle, et j’ai trouvé ce concept intéressant dans la mesure où ce type de pensées joue un rôle important dans les troubles psychologiques. Plus exactement, le point de départ de l’ouvrage est l’expérience par l’auteur de la pleine présence, un état de plénitude sans pensées parasites. Suite à cette expérience de bien-être extrême, Tolle a cherché à comprendre comment l’atteindre à nouveau et il désigne dans ce livre les pensées parasites comme son principal obstacle.
Tolle nous explique ici comment à tout moment, chacun est, à des degrés divers, traversé par des pensées. Il ne s’agit d’ailleurs pas toujours de pensées négatives, il peut s’agir également de souvenirs ou projections positives. Néanmoins, ces pensées quelles qu’elles soient font écran à notre relation à la réalité, elle s’interposent entre la réalité et nous-même. Lorsqu’elles sont très fréquentes elles sont qualifiées de véritable « bruit intérieur » et, sous forme d’étiquettes, de peurs, de jugements elles peuvent causer une réelle souffrance.

II. Que faire face aux pensées parasites ?

L’attitude recommandée à l’auteur face aux pensées parasites est de ne pas s’identifier à elles et de les laisser passer. D’après Tolle, cette posture permet de les laisser s’éteindre d’elles-mêmes.
Pour ce faire, il convient de prendre pleinement conscience que ces pensées sont extérieures à nous-mêmes et sont simplement le fruit de notre esprit. Elles ne sont pas nous, et, dès lors, leur accorder du crédit ne fait pas sens. Ne pas s’identifier à ce phénomène mental permet de lui enlever de la force et de l’énergie, et de ne plus être miné par sa possible dimension négative.
Comment s’y prendre ? Tout simplement en prenant pleinement conscience que ces pensées négatives sont distinctes de nous, en ne les fuyant pas, en ne les jugeant pas, mais en les laissant passer et s’éteindre d’elles-mêmes. Car c’est bien nous qui, en poursuivant ces pensées et en leur donnant du crédit, leur donnent un poids.
La démarche est ici bien différente de certaines thérapies, car il est bien question ici de ne pas analyser les pensées, de ne pas penser leur pour et leur contre, leur raison d’être, voire leur origine. L’auteur nous recommande de ne leur accorder aucun crédit pour rendre possible un contact étroit avec le monde.
Par ailleurs, l’ancrage dans le passé ou le futur constitue également une cause de mal être qu’il est important de laisser derrière soi. Les pensées parasites peuvent s’en nourrir et lorsque ces références ne sont pas nécessaires, il est bon de ne pas s’y appuyer : Alors, brisez la vieille habitude qui vous fait nier le moment présent et y résister. Exercez-vous à soustraire votre attention du passé et du futur quand la nécessité ne se présente pas.

III. Comment être présent au monde ?

Le premier pas sur ce chemin est constitué par cette distanciation envers nos pensées parasites évoquées ci-dessus. La présence directe immédiate au monde est l’objectif de Tolle, nourrie par cette expérience racontée au début de l’ouvrage de cette pleine et pure présence que l’auteur cherche à retrouver.
Plus pragmatiquement, je trouve cette idée très intéressant dans le cadre de gestion du stress. En effet, dans le cadre d’un état d’anxiété par exemple, nous sommes assaillis par nos pensées anxiogènes et retrouver un contact avec le réel le plus prosaïque est un très bon levier pour retrouver très progressivement un état de bien-être.
Et c’est ce bien être que Tolle décrit lorsqu’il nous explique comment se concentrer sur le réel et le tangible. Nous avons tous expérimenté des instants durant lesquels nous sommes pleinement dans le réel, et l’auteur nous pousse à les identifier et les multiplier : « Utilisez pleinement vos sens. Soyez véritablement là où vous êtes, Regardez autour de vous. Simplement, sans interpréter. Voyez la lumière, les formes, les couleurs, les textures. Soyez conscient de la présence silencieuse de chaque objet, de l’espace qui permet à chaque chose d’être. Écoutez les bruits sans les juger. Entendez le silence qui les anime. Touchez quelque chose, n’importe quoi, et sentez et reconnaissez son essence. Observez le rythme de votre respiration. Sentez l’air qui entre et qui sort de vos poumons, sentez l’énergie de la vie qui circule dans votre corps. Laissez chaque chose être, au-dedans Comme au-dehors. Reconnaissez à chaque chose son « être-là ». Plongez totalement dans le présent. »

Pour StudySUP

Noémi Pineau